Ma première déception entrepreneuriale : Lancer un mini-fil de nouvelles avant même qu'internet soit né.
Circa 1988 j'ai eu l'idée de lancer un mini-fil de nouvelles format napperon qui permettrait aux gens de lire des nouvelles brèves tout en prenant un café. C'était la version préhistorique de Twitter ;) .Est-ce que cette idée était avant-gardiste ? Je ne sais pas, car personne d'autre ne l'a faite. Mais en 1988, Internet n'existait pas encore, et la seule façon de passer le temps seul au restaurant était de lire le journal. Alors, bingo ! Une idée entrepreneuriale venait de naître. Nous allons imprimer de courtes nouvelles sur un napperon et les distribuer chaque soir.. Élémentaire mon cher Watson! Pas tout à fait
Le marché du napperon jetable dans le milieu du restaurant
Je n'avais pas besoin de faire de grandes études pour me rendre compte qu'il y avait un marché potentiel, car à peu près tous les restaurants ont des napperons jetables. En tant qu'étudiant un peu naïf, je me disais que mon idée était tellement géniale qu'ils allaient tous me dire oui. D'ailleurs, j'avais rencontré quelques restaurants et ils m'avaient tous dit que c'était une bonne idée. Mon ego entrepreneurial était alors gonflé à bloc, mais c'est dangereux. Ce n'est pas parce qu'ils trouvaient que c'était une bonne idée qu'ils allaient délaisser leurs fournisseurs habituels pour venir vers moi. Mais ça, c'est un détail que je refusais d'assimiler.
De travail Universitaire à potentielle entreprise
Cette idée est venue d'un travail universitaire qui consistait à créer un plan d'affaires avec une entreprise fictive mais potentiellement réelle.
Sur papier, c'était facile : on allait embaucher des journalistes, acheter une presse pour imprimer et des camions pour la distribution. Nous avions tout cela consigné dans un beau fichier. Ah oui, il y avait bien sûr des petits détails supplémentaires à prendre en compte, notamment pour les dépenses.
En ce qui concerne les revenus, c'était simple : nous allions vendre les napperons pour quelques sous et y inclure des nouvelles ainsi que de la publicité. Mais, oops ! Si nous vendions de la publicité, il fallait encore trouver des gens pour solliciter les entreprises.
Croire que les autres vont embarquer dans notre projet
C'était supposé être simplement un travail universitaire. Mais je ne suis pas un universitaire, et même si je ne suis pas encore un entrepreneur, c'est ce que je veux devenir. Alors, le projet DOIT voir le jour. Depuis quand un entrepreneur travaille-t-il juste pour le plaisir ?
Tant que le projet était simplement un projet universitaire, c'était plutôt amusant. Puis, nous avons commencé à faire le tour des banques. En réalité, nous avons seulement visité une banque, et lorsque j'ai demandé un prêt de 200 000 $, ils m'ont demandé combien je mettais. Ma réponse ? Ben voyons, ZÉRO ! C'est pour cela que je suis ici. J'ai l'idée, VOUS avez l'argent, me semble que c'est suffisant !
Rêver éveillé
Ce que j'ai rapidement appris de cette expérience, c'est de rêver éveillé. Un entrepreneur ne peut se permettre de rêver en couleurs, il doit rêver car c'est l'essence même de l'entrepreneuriat.
L'échec en entrepreneuriat est important à apprendre le plus tôt possible. Se faire dire non pour mon idée de GÉNIE (je ne saurai jamais si elle l'était réellement), a été un échec pour moi. Pour tout entrepreneur, son idée doit être géniale. Oui, il faut rêver GRAND, mais il faut également rester réaliste en fonction de notre situation financière. Les rêves peuvent être une source de motivation et d'inspiration, mais ils doivent également être réalisables.
En tant qu'entrepreneur, il est important de connaître les coûts et les dépenses liés à notre entreprise, afin de pouvoir planifier efficacement et de prendre des décisions éclairées. Si nous avons un rêve, mais que nous ne disposons pas des ressources financières nécessaires pour le réaliser, cela peut devenir un rêve en couleur, une idée qui n'a pas de fondement réel. Il est donc important de garder un équilibre entre nos rêves et notre réalité financière. Si nous avons un rêve, mais que nous ne disposons pas encore des ressources nécessaires pour le réaliser, nous pouvons travailler pour atteindre cet objectif à long terme. Nous pouvons chercher des investisseurs, des partenaires commerciaux ou des prêts pour nous aider à financer notre entreprise.
En fin de compte, mon rêve de lancer un mini-fil de nouvelles sur un napperon de restaurant ne s'est jamais concrétisé. Mais cette expérience a été un apprentissage précieux qui a façonné ma vie professionnelle. Aujourd'hui, je ne lance que des projets ou des produits que je suis capable de financer. Cet échec tôt dans ma carrière m'a appris qu'il faut rêver à la mesure de nos capacités financières. Les banques sont là pour nous rappeler qu'il y a une différence entre la RAISON et la PASSION.
Et soyons honnêtes, ce n'est jamais un échec si cela ne coûte rien !
Si vous avez aimé cette histoire, n'hésitez pas à la partager. Si vous en voulez plus, mes livres sur l'entrepreneuriat peuvent vous donner un coup de pouce.
1 commentaire
Bon reportage, j,ai aimé.